↠ Le Panda Volant, créations pour enfants
Ma boutique est née en juin 2012, alors que j’étais enceinte de mon fils. J’ai commencé à créer des choses pour lui, une couverture, un tapis d’éveil… Mais mon histoire avec la couture a réellement débuté quand j’avais 15 ans : j’étais encore au lycée. Mon premier pantalon, je l’ai cousu à la main (je n’avais pas encore de machine à coudre) après être allée acheter le patron et le tissu avec mon père au marché Saint-Pierre à Paris, où j’habitais à l’époque.
Je me souviens avoir entendu mon père dire « je ne pensais pas qu’elle le finirait ! ». Il faut dire que je venais de passer trois jours entiers à le faire… Ces quelques mots, qui pourtant ne m’étaient pas adressés, m’ont énormément donné confiance en moi et je crois que ça a été le début de l’aventure !
Je me suis quand même perdue quelques temps dans des études qui ne me correspondaient pas, et j’ai fini par m’inscrire dans une école de modélisme : l’Institut Paris Modéliste, qui n’existe plus aujourd’hui malheureusement. C’était une école « à l’ancienne ». J’y ai appris toutes les bases du modélisme, comment créer un vêtement à partir d’une feuille vierge, une règle et un crayon. Pas d’ordinateur, calcul des gradations à la main ! C’était magique de voir que j’arrivais à faire quelque chose de mes dix doigts ! J’étais dans le concret, à me piquer les doigts sur les épingles, à découdre et recoudre chaque couture de travers ! J’ai appris à faire les choses proprement, lentement et surtout avec rigueur et minutie. On était loin des froufrous et paillettes des défilés de mode !
A la fin de ces études, j’ai effectué un stage dans l’atelier d’une créatrice coréenne. Et là c’était tout le contraire : assez peu de rigueur, il fallait aller vite, vite, vite pour être prêts pour le défilé de septembre. Et surtout, c’était la création pure ! Il me fallait sortir des bases qu’on m’avait enseignées. Grâce à elle, j’ai appris que tout était possible en couture !
L’origine de mes créations peut être un tissu qui me plait, une trouvaille de vide-grenier, un livre qui m’a touchée… J’aime raconter des histoires à travers mes produits. Je passe beaucoup de temps sur internet à chercher l’inspiration, collectionner des idées sur Pinterest. Je lis aussi beaucoup.
Le Panda Volant à un lien fort avec l’Asie, qui fait partie de mon histoire : mon père est japonais. Je pense, par exemple, à ma première création, le petit kimono, ainsi qu’au bermuda pour enfant. Je me suis inspirée du jinbei que portent souvent les petits japonais : un kimono en haut et un petit short très large en bas. Au final, mes deux produits ne ressemblent plus vraiment au costume traditionnel, mais ils s’en inspirent.
J’aime beaucoup ces petits bermudas. Ils sont très simples et très faciles à porter. C’est une création que j’avais réalisée pour mon fils alors que nous devions faire un séjour au Maroc. J’avais peur qu’il ait trop chaud alors je lui en avais fait une série. Au final, j’en ai gardé quelques uns pour lui et les autres sont partis dans la boutique. Je les aime bien parce qu’ils ont fait leur preuve « en vrai », je trouve que ça les rend authentiques.
D’une façon générale, ce que je préfère, c’est mixer les matériaux et les techniques. Utiliser la peinture sur tissu et la broderie par exemple, ou bien mélanger différents tissus colorés comme un effet patchwork. J’aime quand c’est coloré, quand on a envie de toucher, bref, quand c’est vivant !
Mon moment préféré ? Quand c’est fini ! Quand je tiens enfin le fruit de mon travail entre mes mains. Il y a souvent une phase où je me dis : « mais qu’est-ce que je fais ?? Ça ne va pas du tout ! ». Je suis alors très tentée d’arrêter et de tout recommencer. Mais il me faut dépasser ce stade et lorsque j’arrive à au bout de mon projet, je me rends compte qu’au final, c’est plutôt réussi ! C’est cet instant-là que je préfère : quand mes créations me donnent confiance en moi.
Quand je viens de finir quelque chose, je suis très enthousiaste. Mais très vite, il faut que je passe à autre chose. Je crois que sinon je m’ennuie très vite !
Ma boutique m’apporte beaucoup de liberté. C’est la chose la plus importante mais aussi la plus difficile à vivre, parce qu’on est souvent seul pour travailler. C’est parfois compliqué de se motiver, mais en même temps, on est obligé de devenir responsable. Et au final, si ça marche, on peut en être fier. Dans tous les cas, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même ! La Team Nantes est, pour moi, un moteur de ma boutique avec toutes les bonnes idées qui fusent : Summer Market, boutique participative, ateliers de vendeurs… C’est un vrai boost à ma motivation. On n’est plus tout seul dans son coin, le nez sur sa machine. C’est plus facile de se fixer des objectifs, ça re-motive à bloc !
Cette année, mon fils sera à la crèche toute la semaine et je voudrais en profiter pour développer ma boutique. J’aurais tout le temps qu’il faut pour m’en occuper et l’améliorer, la bichonner, faire de nouvelles photos, ajouter de nouvelles créations.
Je fais aussi des robes de mariée en parallèle du Panda Volant. J’aimerais développer un peu plus cet aspect de mon travail. Ça me permet de créer en collaboration avec la future mariée, et de donner un côté plus « relationnel » à mon métier. C’est passionnant et en même temps effrayant pour la grande timide que je suis.
Je travaille dans mon atelier, c’est une petite pièce de ma maison. Elle n’est pas très lumineuse, mais je m’y sens comme dans un cocon. Parfois, quand une nouvelle idée arrive, je peux y rester des heures en oubliant de manger. J’ai tout fait pour m’y sentir « chez moi ». Quand on est arrivé, c’était une chambre aux murs orange-rose. On a tout poncé, j’ai dessiné les étagères que je souhaitais, mon père et mon compagnon ont tout coupé, posé, fixé aux murs. Tout pour faciliter le rangement et garder l’esprit clair pour imaginer de nouvelles créations.
Nantes, j’y suis depuis 3 ans maintenant. Ce qui est amusant, c’est que rien ne me prédestinait à venir y habiter. Suite à une mutation de mon compagnon, on a déménagé ici. Et finalement, on y a construit notre famille, trouvé notre maison… C’est devenu notre ville et pour l’instant, on s’y sent bien tous les trois. Du coup, quand je ne crée pas, je m’occupe de mon fils, je marche au bord de l’Erdre car j’ai la chance d’habiter juste à côté. Parfois, le week-end, on fait des balades à vélo, en famille. J’aime beaucoup les jardins à Nantes : le jardin des plantes, l’île de Versailles, les petits bateaux du ruban vert… Et la passerelle sur les bords de l’Erdre, qui donne presque envie de se mettre au jogging !
Contact : sophie(at)lepandavolant(point)fr
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